Gestion de la recherche et Instituts de recherche pour la recherche innovatrice: Leçons tirées d'une comparaison et d'une nouvelle dynamique proposée
- Abstract
- La recherche agricole dans les pays en voie de développement risque de se confronter à un état permanent « de chômage déguisé» donc d’une sous-exploitation de son potentiel si des réformes majeures ne sont pas entreprises. Par une comparaison des systèmes de recherche agricoles de la France, de l’Italie et de la Tunisie, cet article souligne les points où il y a lieu d’opérer des changements. Au niveau de l’institut de recherche au sens large, la recherche en réseau est préconisée, une gestion de type privé des institutions de recherche fondée sur une obligation de résultats est proposée. Concernant les relations avec les acteurs de la chaîne de valeur, ces acteurs se doivent d’être impliqués dans tout le processus de génération et de diffusion de l’innovation technologique. C’est cette voie qui permet une formulation conjointe des préoccupations de recherche régionalisée. Par ailleurs, la dichotomie entre les institutions de recherche et l’enseignement supérieur se doit de figurer au musée des idées périmées ce qui, du reste, est actuellement la tendance dans les pays du Nord cités. Dans un monde où la compétition fait rage, la nouvelle institution de recherche revisitée se doit d’être à la hauteurpour exister et prospérer. A l’évidence, le temps où l’institut de recherche dépendait uniquement du budget alloué par l’Etat et du bon vouloir de certains donateurs est révolu. Aujourd’hui l’institution de recherche doit être dynamique et actrice de son devenir par sacapacité demobilisation de ressources sur une base de concurrence. Ce n’est qu’en adoptant ces solutions à priori drastiques, que la nouvelle recherche agricole pourra reconquérir ses lettres de noblesse.
Mots clés : Recherche agricole, compétitivité, gestion privée, chercheurs, enseignement
- English abstract
- Agricultural research in general and in developing countries in particular might face a permanent status of “disguised unemployment” if major changes are not undertaken. Through a comparison of agricultural research systems from France, Italy and Tunisia, this article highlights issues that must undergo changes. At the research institute level networking is suggested as well as managing research institutes as private companies with an obligation to generate results. Links must be established with the value chain stakeholders who must be placed upstream of the technology development process. Meanwhile the gap between the research institutes and the universities must be closed as it is the trend in the Northern countries mentioned above. This will enable joint formulation of region-specific research issues. In a world characterized by fierce competition, the new research institute must keep pace with the changing environment in order to survive and remain relevant. It is clear that the time when research institutes relied solely on funds allocated by governments or the good will of some donors is over. In today’s world, the research institute must be dynamic and in control of its destiny by its ability to mobilize resources in a competitive environment. It is by implementing these solutions that might look drastic at first that the new agricultural research organization will regain its credibility.
Key words: agricultural research, competitiveness, private management, education