Entre semences paysannes et améliorées : exigences sociotechniques et avantages économiques de la minifragmentation de l’igname au Bénin
- Abstract
- Depuis quelques années, sous l’impulsion de divers acteurs, le système semencier actuel évolue de l’informel vers le formel. Quels sont les principaux acteurs et leurs perceptions de la rupture des modes de dissémination des semences ? L’étude a été menée dans les trois premiers départements producteurs d’igname au plan national. Une méthodologie associant des techniques quantitatives et qualitatives a été adoptée. Ainsi deux types d’échantillons ont été constitués, l’un par l’approche boule de neige et l’autre par l’approche par sondage. Les analyses de discours et de perception des enquêtés ont été utilisées. L’analyse des charges de production, de la marge bénéficiaire ont été faites pour les deux méthodes de production de semences d’igname. Le déficit semencier, qui se caractérise par l’impossibilité des exploitations à avoir accès aux semences en quantité et en qualité, est la principale raison qui selon les producteurs empêche de couvrir les superficies mentionnées dans les prévisions de campagne. Les formes spécifiques de circulation et d’acquisition des semences sont le don, la vente et l’échange de semence. La mini fragmentation est plus exigeante en main d’œuvre que la technique « paysanne ». Elle nécessite d’énormes opérations culturales, ce qui fait qu’elle est plus couteuse que « la pratique paysanne ». Le cout de production d’un hectare de semence par la méthode moderne est cinq à six fois plus élevé que celle de la méthode traditionnelle. Cette différence entre les charges de production est nettement compensée par la production au point où la technique améliorée génère une marge trois à quatre fois plus rentable que la méthode paysanne. En dehors de la dimension géographique qui régit la circulation des variétés entre paysans, il en existe une autre basée sur le tissu social et les liens affectifs existant entre les producteurs. Ce résultat suggère de poursuivre les recherches pour comprendre les conditions d’une adoption à grande échelle de la technique de mini fragmentation de l’igname.
Mots clés : Bénin, igname, mini fragmentation, semence, valeur économique.
- English abstract
- Since the last decades, under the impulsion of several actors the seed system of yam is moving from informal to formal. What are the main stakeholders and their perceptions on the current switch of the mode of yam’ seed diffusion. The study was conducted in three main yam producers departments of Benin. The adopted methodology combines quantitative and qualitative approaches. In fact, two type samples were constructed. The fist one uses snow ball methods and the second one is based on structured survey. The analysis of speech and perceptions of the surveyed producers were done. Additionally, costs benefits analyses were documented for the two methods of yam’ seed production. The seed deficit characterized by the inability of farmers to have access to seed in quantity and quality is the main reason why famers have not planted the area as mentioned in their previsions. The principal yam seed transactions are gift, sales, and exchange. The “minisett” is more demanding in labor compared to the “farmer practice”. It requires heavy farming activities and that make it more costly than the “farmer practice”. The modern seed production cost is five to six times higher than the “farmer practice”. That difference in production cost is largely compensated by the production so that with the improved technique the profit is three to four time higher than with the “farmer practice”. Beside the geographical dimension that enables the diffusion of seed between farmers, the social network and affective linkage among producers can also lead to effective diffusion. These results suggest continuing the research to understand the conditions of large adoption of the yam “minsett” technology.
Keywords: Benin, economic value, minisett, seed, yam.