ARTISANAT ALIMENTAIRE, SECURITE ALIMENTAIRE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EN AFRIQUE : LE CAS DU BENIN

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Technical document of SOULE Bio Goura and BELLO Rafiou and OROU B. M. ABDOULAYE and GIBIGAYE Moussa - 2003

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  • Literature reference
  • Author
  • SOULE Bio Goura and BELLO Rafiou and OROU B. M. ABDOULAYE and GIBIGAYE Moussa
  • English title of the work
  • CRAFTS FOOD, FOOD SECURITY AND POVERTY IN AFRICA: THE CASE OF BENIN
  • Title of the work
  • ARTISANAT ALIMENTAIRE, SECURITE ALIMENTAIRE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EN AFRIQUE : LE CAS DU BENIN
  • Year of publication
  • 2003
  • Institution
  • LARES
  • URL Address
  • http://www.slire.net/download/1538/artisanat.pdf
  • Countries concerned
  • Benin
  • Associated thesauruses
  • ESPEs-Africa
  • Keywords ESPEs-Africa
  • Food security
    Food sovereignty
    Land security
    Equality and equity
    Poverty alleviation
    Liberalisation and/or regulation
  • Saved on
  • 2012-09-27
  • Modifed on
  • 2012-09-27
  • Administrated by
  • aboudou fatiou
  • Abstract
  • INTRODUCTION

    Avec une population de 6 750 000 habitants selon les résultats du RGPH de 2002, et un revenu annuel par habitant estimé à 400 dollars US en 2003, le Bénin demeure incontestablement un pays pauvre. Il est classé 158ème sur 173 pays pris en considération dans l’indicateur de développement humain utilisé par le PNUD. Les dernières estimations contenues dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), soulignent une progression du phénomène de pauvreté. En effet en 1994- 1995, pour un seuil de pauvreté moyen établi à 42 075 Fcfa par an par équivalent adulte en milieu rural et à 48 629 Fcfa en zone urbaine, l’incidence de la pauvreté monétaire s’établissait à 25,2%, en zone rurale et 28,5 % en milieu urbain. En 1999- 2000, selon les mêmes sources et pour des seuils de pauvreté estimés à 51 413 Fcfa en milieu rural et à 91 705 Fcfa en zone urbaine, l’incidence de la pauvreté monétaire aurait augmenté de 33 % en milieu rural, mais aurait baissé de 23,3% en zone urbaine. La plupart des études qui ont été conduites ces dernières années sur la pauvreté confirment cette tendance à l’accroissement de la pauvreté, en milieu rural notamment. Les résultats obtenus par l’enquête QUIBB révèlent que 22 % de la population (1,5 millions de personnes ) peuvent être considérées comme extrêmement pauvres et 39 % soit 2,6 millions de personnes comme pauvres.

    Cette tendance montre que les stratégies qui ont été déployées ces dernières années et qui ont permis d’améliorer le cadre macro-économique et d’obtenir des performances économiques (taux de croissance se situe actuellement autour de 6,5 % et celui de l’inflation en dessous de 2%), n’ont pas permis de réduire de façon significative la pauvreté. De ce fait un effort important reste à fournir pour mieux cerner les réalités économiques du Bénin et appréhender les secteurs d’activité à même d’impulser durablement la volonté et la dynamique de réduction de la pauvreté, qu’elle soit alimentaire ou monétaire, pour ne prendre en compte que les deux aspects du phénomène les plus en vue. Actuellement les efforts de lutte ne prennent réellement en compte que le secteur formel (beaucoup de reformes sont en cours tant au niveau national que régional pour améliorer le cadre macro-économique et accélérer la croissance). Le secteur informel n’est pris en compte qu’incidemment avec le plus souvent des stratégies incapables de générer des actions aux résultats efficaces et durables, faute d’une connaissance approfondie. Or seule une connaissance approfondie du secteur tertiaire et de sa composante informelle peut permettre de concevoir des stratégies qui tiennent compte des réalités du pays. Le secteur informel constitue la source de revenu de la majorité des pauvres et des très pauvres. Le secteur agro-alimentaire traditionnel constitue une composante importante de ce secteur informel, dont on connaît très peu les réalités sociales et économiques. On pense dans le cas du Bénin qu’il y a une très forte corrélation entre le niveau et la nature des productions agricoles, la croissance démographique et urbaine, l’expansion des stratégies de survie et le développement du secteur agro alimentaire informel. De plus on sait que ce secteur est très largement contrôlé par les femmes que la quasi totalité des travaux sur la pauvreté classe parmi les couches les plus vulnérables du pays. Il constitue au delà de son caractère refuge, un cadre d’expression des stratégies alternatives de développement. Il est certes peu probable, qu’il constitue un moyen et une approche surs d’une meilleure insertion de l’économie des différents pays dans la globalisation, mais il est devenu un des moyens de maintenir une bonne couche de la production, notamment les femmes dans les activités productives génératrices de revenus. Et de ce point de vue il joue un rôle essentiel dans le rééquilibrage des positions sociales.

    CONCLUSION
    Au total, le secteur agroalimentaire artisanal est devenu un secteur d’activités stratégiques dans la lutte contre la pauvreté. Secteur refuge d’une importante couche de la population en quête non seulement d’emploi stable, mais aussi d’activités génératrices de revenus plus ou moins stables, le secteur agroalimentaire artisanal bénéficie d’un ensemble de conditions favorables à son expansion, parmi lesquelles on peut retenir :

     La paupérisation monétaire de l’immense majorité de la population, qui trouve dans les produits de l’artisanat agroalimentaire des denrées adaptées à son pouvoir d’achat.

     L’expansion des centres urbains et de leur mirage qui produit des consommateurs « hybrides » qui trouvent dans les produits du secteur agroalimentaire une sorte de transition entre ceux du secteur traditionnel et moderne. De par leur degré d’élaboration certains produits du secteur agroalimentaire artisanal permettent de satisfaire de nouvelles habitudes alimentaires des citadins.

     La prolifération d’instruments d’appui tant financiers ( les institutions de micro-finance), qu’institutionnels ( projet, ONG) est devenu un des facteurs majeurs d’expansion de l’artisanat en général et agroalimentaire dans les centres urbains notamment.

    Cependant, le secteur souffre encore d’un certain nombre de maux qui ne lui permettent de jouer la double mission qui lui sont dévolues : constitue une alternative crédible aux produits industriels dont l’acquisition grève de plus en plus les ressources financières des pays, et un instrument pour sortir une importante frange de la population de la précarité dans laquelle elle végète.

     le cadre institutionnel dans lequel le secteur évolue n’est pas encore adapté à la situation réelle dans laquelle il fonctionne. Les incitations fiscales dont il devrait bénéficier pour favoriser son éclosion tardent à se mettre en place, faute non seulement d’une bonne appréciation de la fonction du secteur dans l’économie nationale, mais aussi d’une absence de volonté politique.
     Le caractère inadapté des formes d’encadrement du secteur tant par les ONG, que par les autres institutions de l’Etat. La démarche privilégie actuellement les groupements aux entreprises individuelles pourtant mieux gérées, financièrement et économiquement plus rentables. Il en découle une certaine inefficacité des actions qui ne permet pas au secteur d’être suffisamment compétitif vis à vis du secteur industriel.

     En dépit du rôle essentiel que le secteur agroalimentaire joue aujourd’hui au niveau de l’économie nationale : création d’emplois et de richesses tant en milieu rural qu’urbain, cadre de développement et d’introduction d’innovations technologiques à la portée de population pour l’essentiel analphabète, il manque singulièrement de lisibilité. En effet les pouvoirs publics ne semblent pas encore avoir suffisamment intériorisé les enjeux de ce secteur dans leur stratégie de lutte contre la pauvreté.
  • English abstract
  • INTRODUCTION

    With a population of 6,750,000 inhabitants according to the results of RGPH 2002, and annual per capita income estimated at U.S. $ 400 in 2003 Benin remains undoubtedly a poor country. It is ranked 158th out of 173 countries considered in the Human Development Index used by the UNDP. The latest estimates contained in the document Reduction Strategy Papers (PRSPs), underscore an increasing degree of poverty. Indeed, in 1994 - 1995 for a poverty established by 42,075 FCFA per adult equivalent per year in rural areas and 48,629 FCFA in urban areas, the incidence of poverty stood at 25.2% in rural areas and 28.5% in urban areas. In 1999 - 2000, according to the same sources and poverty lines estimated at FCFA 51,413 rural and 91,705 FCFA in urban areas, the incidence of poverty has increased by 33% in rural areas, but would decreased by 23.3% in urban areas. Most studies that have been conducted in recent years confirm that poverty tends to increase poverty, especially in rural areas. The results of the survey reveal that QUIBB 22% of the population (1.5 million people) can be considered as extremely poor and 39% or 2.6 million people as poor.

    This trend shows that the strategies that have been deployed in recent years that have improved the macro-economic framework and achieve economic performance (growth rate currently stands at around 6.5% and that of the inflation below 2%) failed to significantly reduce poverty. This is a major effort still required to better understand the economic realities of Benin and understand business sectors able to sustainably boost the desire and drive to reduce poverty, whether food or money to not take into account the two aspects of the phenomenon most prominent. Current control efforts do actually realize that the formal sector (many reforms are underway at both national and regional level to improve the macro-economic framework and accelerate growth). The informal sector is considered incidental to the strategies often unable to generate actions for effective and lasting results, lack of knowledge. But only a thorough knowledge of the sector and its informal component can be used to design strategies that reflect the realities of the country. The informal sector is the source of income for the majority of poor and very poor. The traditional food sector is an important component of the informal sector, little is known about the social and economic realities. We think in the case of Benin there is a strong correlation between the level and nature of agricultural production, population growth and urban expansion strategies for survival and development of the agri-food sector informal. In addition we know that this area is largely controlled by women that almost all work on poverty among the most vulnerable in the country. It is beyond his nature refuge, a framework for the expression of alternative development strategies. Although it is unlikely, it is a means and a safe approach to a better integration of the economies of various countries in globalization, but it has become a means to maintain a good layer of production, including women in productive activities that generate income. And from this point of view, it plays an essential role in the rebalancing of social positions.

    CONCLUSION
    In total, the artisan food sector has become an area of ​​strategic activities in the fight against poverty. Refuge sector an important segment of the population seeking employment not only stable, but also income generating activities more or less stable, the artisanal food industry has a set of conditions for its expansion, including can remember:

     The monetary poverty the vast majority of the population, which is in the crafts food food adapted to their purchasing power.

     The expansion of urban centers and their mirage that produces consumer "hybrid" products are in the food industry a kind of transition between those in traditional and modern. By their degree of development of certain products agribusiness craft can meet new dietary habits of urban dwellers.

     The proliferation of financial instruments to support both (the micro-finance institutions), and institutional (project NGOs) has become a major factor in the expansion of the craft in general and food in urban centers including .

    However, the sector still suffers from a number of ailments that allow him to play the dual role assigned to it: is a credible alternative to industrial goods whose acquisition strike more financial resources of the country, and an instrument to get a large part of the population of the precarious conditions in which it vegetate.

     the institutional framework within which the industry operates is not yet adapted to the real situation in which it operates. Tax incentives that should benefit to promote its outbreak slow to develop, not only lack a good understanding of the function of the sector in the national economy, but also a lack of political will.
     The inadequacy of the forms of supervision of the sector by NGOs and by other state institutions. The approach currently focuses on groups yet individual companies better managed, financially and economically more profitable. This results in inefficiency actions that does not allow the sector to be competitive enough against the industry.

     Despite the critical role the food industry plays today at the national economy, creating jobs and wealth in both rural and urban areas, through the development and introduction of technological innovations in range mostly illiterate population, it is singularly lacking in clarity. In fact, the government does not seem to have sufficiently internalized the challenges facing the sector in their strategy to fight against poverty.