MISE SUR PIED D’UN OBSERVATOIRE DES ÉCHANGES DE PRODUITS AGRICOLES ENTRE HAÏTI ET LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (Dispositif de suivi des échanges)

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Technical document of LAREHDO - 2003

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  • Literature reference
  • Author
  • LAREHDO
  • English title of the work
  • ESTABLISHMENT OF AN OBSERVATORY OF TRADE IN AGRICULTURAL PRODUCTS BETWEEN HAITI AND THE DOMINICAN REPUBLIC
    (Device for monitoring trade)
  • Title of the work
  • MISE SUR PIED D’UN OBSERVATOIRE DES ÉCHANGES DE PRODUITS AGRICOLES ENTRE HAÏTI ET LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
    (Dispositif de suivi des échanges)
  • Year of publication
  • 2003
  • Institution
  • LAREHDO
  • URL Address
  • http://www.slire.net/download/1591/document_de_projet_larehdo_novembre_2003.pdf
  • Countries concerned
  • Dominican Rep.
    Haiti
  • Associated thesauruses
  • ESPEs-Africa
  • Keywords ESPEs-Africa
  • Transborder regional exchanges
    Research and innovation scheme
    Ag. policy Prospects
    Development policy Prospects
  • Saved on
  • 2012-10-02
  • Modifed on
  • 2012-10-02
  • Administrated by
  • aboudou fatiou
  • Abstract
  • Il est aujourd’hui admis par différents secteurs (en particulier au niveau des ONG et des Organisations Internationales, mais aussi au niveau du secteur privé haïtien) que le renforcement des relations économiques et politiques entre Haïti et la République Dominicaine est un élément important à prendre en considération au regard de la dynamique actuelle d’intégration régionale, vue la place que peuvent occuper les deux pays dans le processus d’élargissement en cours et d’intégration des marchés américains, à l’échelle de la Caraïbe, de l’Amérique Centrale, ou du continent tout entier avec la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange des Amériques. Ce processus de renforcement constitue aussi probablement une voie de sortie à différents problèmes auxquels est confrontée la société haïtienne.

    La dimension insulaire de la question environnementale, en particulier au niveau du Plateau Central et de l’Artibonite, ne fait aujourd’hui plus aucun doute. De même, sur le plan économique, et bien que le Parlement vienne de ratifier l’adhésion d’Haïti au CARICOM , il est clair pour le secteur privé haïtien et la plupart des dirigeants politiques que des opportunités de marché et un certain potentiel de croissance sont bien davantage à rechercher dans les complémentarités des structures économiques des deux pays qui se partagent l’île que dans d’hypothétiques débouchés nouveaux qu’offriraient les autres pays membres de cette union douanière et commerciale caribéenne. En outre, « les deux économies sont liées et le seront chaque jour davantage du fait de la mondialisation … il est de l’intérêt de chaque pays de tabler sur un marché de 16 millions de consommateurs plutôt que de rester confinés à un bout d’île ».

    Haïti représente déjà un débouché de première importance pour un grand nombre de produits manufacturés dominicains (quincaillerie, emballages plastiques, ciment, fers à béton, produits cosmétiques, …) agro-industriels (biscuits salés, bonbons, œufs pour ne citer que les principaux) ou agricoles (noix de coco, christophines, …). Inversément, Haïti exporte vers la République Dominicaine de nombreux produits agricoles locaux (fruits, produits de l’élevage, café, …) et réexporte des vêtements usagers importés, de l’huile, du riz et des haricots importés des USA. Depuis la fin des années 80, l'économie haïtienne est en effet très ouverte sur l'extérieur. Comme la structure et le potentiel de l'offre exportable de la République Dominicaine ainsi que les politiques publiques mises en place en République Dominicaine diffèrent de beaucoup de celles d'Haïti, les échanges entre les deux pays en ont été fortement dynamisés. Selon un rapport du centre dominicain pour la promotion des exportations (CEDOPEX) le volume du commerce officiel entre les deux pays a plus que doublé au cours des dix dernières années et les exportations officielles dominicaines vers Haïti s'élèveraient à environ US $25 millions par an. Mais en marge de ces statistiques officielles, les communautés haïtienne et dominicaine vivant sur la ligne frontalière ont établi depuis longtemps des liens d'échange informels de toute sorte. Au cours des dernières décennies, le commerce entre les deux pays a pris de plus en plus d'ampleur en drainant dans les deux sens des "madan sara" (commerçantes) qui viennent s'approvisionner sur les marchés les plus importants tant en Haïti qu'en République Dominicaine.

    Pendant l'embargo imposé à Haïti entre 1992 et 1994, suite au Coup d'État, une autre tournure a été donnée aux échanges entre les deux pays ; la République Dominicaine a découvert un marché potentiellement intéressant pour ses produits et certaines entreprises haïtiennes ont trouvé une source d'approvisionnement en matières premières et produits manufacturés. A partir de l'embargo, les échanges commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine ont ainsi laissé le stade des madan sara pour atteindre aussi le secteur entrepreneurial plus formel, tout en restant non enregistrés. Ces échanges se font surtout au niveau des deux postes frontaliers officiels de Ouanaminthe et de Malepasse. Parallèlement, on a pu noter une augmentation de la demande pour des produits traditionnellement commercialisés tout le long de la frontière, et une diversification des produits demandés .

    Ce commerce, et notamment celui des produits agricoles, reste mal connu car pour l'essentiel non enregistré. Or il est certain qu'il a des impacts importants sur les agricultures des deux pays. En 1997, des importations relativement importantes de bananes plantains en provenance de la République Dominicaine ont entraîné une baisse de prix de la banane locale et des manifestations de colère de la part des producteurs de l’Arcahaie ; ces importations, bien qu’irrégulières, n’ont apparemment cessé de croître depuis lors. Depuis 2 ou 3 ans, plus de la moitié des exportations haïtiennes de café utilisent le circuit du commerce informel avec la République Dominicaine. Profitant d’un différentiel de change croissant en faveur du peso dominicain, les producteurs haïtiens préfèrent vendre leur café à des commerçants dominicains plutôt qu’aux coopératives, malgré les efforts remarquables de ces dernières en termes d’amélioration de la qualité du produit et de recherche de marchés-niches plus rémunérateurs.
    Ce commerce informel ne peut non plus être négligé dans la réflexion et l'élaboration de stratégies de renforcement de la sécurité alimentaire des deux pays, dans la mesure où des produits vivriers circulent dans les deux sens, et viennent ainsi modifier les données de base des bilans alimentaires nationaux. Les producteurs de riz dominicains se plaignent ainsi régulièrement des réexportations informelles haïtiennes, pourtant interdites, sans être pour autant en mesure de quantifier précisément leur importance.

    Dans le but de mieux appréhender l’impact de ce commerce transfrontalier sur la sécurité alimentaire et le développement rural des deux pays, en particulier d’Haïti, la Commission européenne a ainsi financé en 2001, dans le cadre du Réseau Européen de Sécurité Alimentaire (RESAL) la réalisation d’une étude sur le thème .
  • English abstract
  • It is now accepted by different sectors (particularly at NGOs and international organizations, but also at the Haitian private sector) the strengthening of economic and political relations between Haiti and the Dominican Republic is an important element to into account under the current dynamics of regional integration, for the place can occupy two countries in the enlargement process during integration and U.S. markets across the Caribbean, America Central or the whole continent with the implementation of the Free Trade Area of ​​the Americas. This building process is also probably a way out of the various problems facing the Haitian society.

    The island dimension of environmental issues, particularly in the Central Plateau and Artibonite, is today beyond doubt. Similarly, economic and although Parliament comes to ratify the accession of Haiti to CARICOM, it is clear to the Haitian private sector and most of the political leaders that market opportunities and a growth potential are much more to be found in the complementary economic structures of the two countries that share the island in hypothetical new opportunities qu'offriraient other member countries of the Customs Union and Caribbean commercial. In addition, "the two economies are linked and will every day due to globalization ... it is in the interest of every country to capitalize on a market of 16 million consumers rather than being confined to one end of island. "

    Haiti is already a market of primary importance for a large number manufactured Dominicans (hardware, plastic packaging, cement, rebar, cosmetics, ...) agribusiness (crackers, candy, eggs to name the main ones) and agriculture (coconut christophines, ...). Conversely, exports Haiti to the Dominican Republic many local agricultural products (fruits, livestock products, coffee, ...) and re-export of imported clothing users, oil, rice and beans imported from USA. Since the late 80s, the Haitian economy is indeed very open to the outside. As the structure and potential exportable supply of the Dominican Republic as well as the public policies implemented in the Dominican Republic differ significantly from those of Haiti, the exchanges between the two countries have been greatly boosted. According to a report from the center for the Dominican Export Promotion (CEDOPEX) the volume of official trade between the two countries has more than doubled over the past decade and the Dominican formal exports to Haiti would be approximately U.S. $ 25 million per year . But in addition to these official statistics, Haitian and Dominican communities living on the border line have long established links informal exchange of any kind. In recent decades, trade between the two countries has become more and more important in draining in both directions "madan sara" (traders) who come to buy the most important markets both in Haiti that 'Dominican Republic.

    During the embargo on Haiti between 1992 and 1994, following the coup, another twist was given to trade between the two countries, the Dominican Republic has discovered a potentially interesting market for its products and some Haitian businesses found a source of raw materials and manufactured goods. From the embargo, trade between Haiti and the Dominican Republic and left the stage to reach madan sara also more formal business sector, while remaining unregistered. These exchanges are primarily at the two border officials Ouanaminthe and Malepasse. Meanwhile, it was observed an increase in the demand for products traditionally marketed all along the border, and diversification of products requested.

    This trade, particularly in agricultural products, remains unclear because mostly unregistered. But he certainly has a major impact on agriculture in the two countries. In 1997, imports relatively large plantains from the Dominican Republic led to a decrease in banana prices and local manifestations of anger on the part of producers Arcahaie, imports, although irregular, n 'apparently stopped growing since then. For 2 or 3 years, more than half of Haitian exports of coffee using the circuit of informal trade with the Dominican Republic. Taking advantage of a differential change in favor of increasing peso Dominican, Haitian producers prefer to sell their coffee to traders rather than Dominicans cooperatives, despite the remarkable efforts of the latter in terms of improving product quality and search more profitable niche markets.
    This informal trade can not be overlooked in the thinking and strategies to strengthen food security in both countries, the extent of food products circulating in both directions, and come and change the data base national food balance sheets. Rice farmers complain Dominican and Haitian regularly re informal, yet forbidden, without being able to precisely quantify their importance.

    In order to better understand the impact of cross-border trade on food security and rural development of the two countries, especially Haiti, the European Commission has financed in 2001 within the framework of the European Network for Food Security ( RESAL) conducting a study on the topic.