Acces aux marches transfrontaliers de cinkanse et de malanville pour les produits d’agriculture durable. »

Favorite & sharing
Export BibTex
PDF Export
Report

Report of B. SOULE - Février 2011

  • Literature reference
  • Author
  • B. SOULE
  • English title of the work
  • "market access for border and cinkanse malanville for sustainable agriculture products. "
  • Title of the work
  • Acces aux marches transfrontaliers de cinkanse et de malanville pour les produits d’agriculture durable. »
  • Year of publication
  • Février 2011
  • Institution
  • VECO WA
  • Number of pages
  • 121
  • Countries concerned
  • Benin
  • Associated thesauruses
  • ESPEs-Africa
  • Keywords ESPEs-Africa
  • Players and markets
    Networks of players
    Organisation and markets
    Rules and markets
    Other topics about markets and institutions
    Transborder regional exchanges
    Non-transborder Regional exchanges
    Development policy Prospects
    General policy Prospects
  • Saved on
  • 2011-12-14
  • Modifed on
  • 2011-12-14
  • Administrated by
  • aboudou fatiou
  • Abstract
  • Résumé
    I. La croissance des échanges des biens agricoles est considérée comme un vecteur de développement pour les pays africains au Sud du Sahara. De nombreux travaux ont montré qu’une simple augmentation d’un point des exportations de produits agricoles pouvait générer environ 0,5 à 1,8 % de taux supplémentaire de croissance globale de l’économie dans certains pays. Selon les travaux de l’International Food Policy Research Institute (IFPRI), la croissance additionnelle des revenus ruraux, hors secteur agricole provient de l’augmentation d’un (1) $ US des ventes de produits agricoles faites en dehors du milieu rural, y compris sur les marchés locaux, régionaux et internationaux. En d’autres termes, une expansion soutenue des revenus générés sur des produits agricoles marchands se traduirait en une augmentation des revenus globaux dans l’économie locale qui est d’au moins deux fois plus élevée que l’augmentation initiale de revenus dans le secteur agricole lui-même.
    II. Il existe donc d’importantes opportunités sur les marchés domestiques et régionaux à exploiter pour améliorer les revenus des petits producteurs agricoles, dont les difficultés d’accès aux marchés ne sont plus à démontrer. Bien que négligé et peu encouragé assez longtemps, le commerce local et transfrontalier est à même de contribuer de façon significative à la croissance agricole future ainsi qu’à celle de l’ensemble de l’économie dans les pays africains. Il est surtout susceptible de contribuer de façon significative à la réduction de la pauvreté qui touche durement les populations rurales en général et les petits producteurs agricoles en particulier.
    III. L’analyse du fonctionnement des marchés transfrontaliers de Malanville et de Cinkansé, deux plates formes commerciales d’envergure régionale implantées dans la zone de contact entre le sahel et la savane, vise à prospecter les conditions d’un meilleur positionnement des produits issus de l’agriculture durable ciblés par VECO : riz, maïs, niébé, karité et manioc,
    IV. Cette démarche s’inscrit dans de la stratégie globale de l’ONG VECO WA qui est de (i) « soutenir les petits producteurs-trices organisés afin qu’ils puissent bâtir leur existence de façon digne et viable sur la base d’activités agricoles durables, (ii) contribuer à bâtir une société harmonieuse à travers l'alimentation adéquate pour tous et la promotion du dialogue ».
    De l’environnement des échanges de produits agricoles en Afrique de l’Ouest
    V. Selon les statistiques officielles, le commerce infrarégional ouest africain est encore faible. Il représente moins de 15% des échanges globaux des Etats de la région. Il reste fortement contrarié par une multitude de contraintes et obstacles : fragmentations de politiques économiques, monétaires et fiscales ; défaillances administratives, lourdeur des chaines de décision, sources de corruption.

    VI. Pire les réformes conduites au cours des années 90, sous le saut des politiques d’ajustement structurel ont très largement contribué à démantelé les instruments d’incitation à la production et de protection du marché régional, qui apparait de nos jours comme l’un des plus ouverts du monde. Cette politique a accru la dépendance de la région pour un certain nombre de produits comme le riz.

    VII. Cependant, les réformes de politiques engagées depuis la seconde moitié des années 2000 par la CEDEAO et qui ont pris un tournant décisif avec la crise alimentaire née de la flambée des prix des produits de base de 2008, laissent entrevoir une dynamique nouvelle. En effet sur le front de la production, la politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP), accorde une place importante aux petites exploitations familiales et prévoit des instruments de politique pour lever un certain nombre de contraintes auxquelles elles sont confrontées : l’accès aux facteurs de production.

    VIII. Sur le front de la commercialisation, l’implication des OP dans les négociations de la définition de l’union douanière de la CEDEAO a permis de jeter les bases d’un marché régional plus intégré. Le niveau de protection maximale passe de 20% à 35% de droits de douanes pour les produits stratégiques, au rang desquels figurent ceux de l’agriculture et de l’agro-alimentaire. De même la politique agricole prévoit dans son plan d’investissement des mesures incitatives pour encourager l’accès des produits de l’agriculture durable au marché : mesures de sauvegarde aux frontières, développement des infrastructures de stockage, régulation des marchés.

    Le fonctionnement des marchés de Malanville et de Cinkansé
    IX. Les marchés de Malanville et de Cinkansé constituent les prototypes de ces plateformes commerciales qui animent les échanges entre les pays sahéliens et côtiers en Afrique de l’Ouest. De par leur position géographique, ils sont devenus le point de convergence de nombreux produits de base ou de leurs dérivés.

    X. D’envergure inégale, les marchés de Cinkansé et de Malanville tendent vers des spécialisations en lien avec les opportunités que leur confère leur environnement national et régional. Alors que le marché de Cinkansé fonctionne de plus en plus comme un relais de distribution des produits asiatiques, celui de Malanville renforce sa fonction initiale d’animation des échanges de produits vivriers locaux.

    XI. Les infrastructures supports des échanges commerciaux, sont en dessous des besoins des deux marchés. Malanville qui enregistre plus de 10 000 acteurs les jours de sa foire, est coincé sur trois hectares où environ 1500 hangars dont la majorité est faits de matériaux précaires, servent d’abri aux vendeurs. La situation des infrastructures servant à la commercialisation des produits vivriers est plus criarde à Cinkansé. Les magasins servant de distribution des produits manufacturés phagocytent continuellement l’aire du marché destinée à la commercialisation des produits agricoles vivriers.

    XII. Les deux marchés animent d’importantes quantités de produits agricoles au rang desquels figurent par ordre d’importance, le maïs, la farine de gari, le niébé, le riz local et les noix et beurre de karité. Si la présence des produits du karité est très saisonnière, celle des autres produits est plus soutenue tout au long de l’année. Le maïs et la farine de gari alimentent des flux à partir du Bénin, du Nigeria, du Ghana et du Togo en direction du Niger et du Burkina Faso, alors que ceux du niébé et des produits de karité suivent la direction inverse

    XIII. Le marché véhicule encore les grandes spécificités des marchés agricoles africains. Il s’agit notamment de la très faible normalisation et standardisation des produits, de la double instabilité des prix : instabilité inter annuelle et inter saisonnière parfois doublée d’une volatilité des prix. Cette situation rend très précaire la profitabilité du marché, notamment les revenus que les différents acteurs en général et les petits producteurs agricoles en tirent.

    XIV. L’analyse des marges brutes de commercialisation laisse entrevoir des différences notables entre les produits d’une part et les circuits de commercialisation pris en compte d’autre part. Le maïs apparait comme le produit sur lequel les marges brutes de commercialisation sont les plus importantes, plus de 10FCFA par kilogramme mis en marché à Malanville. On note également une marge commerciale consistante sur la farine de gari, de la dernière catégorie, qui, paradoxalement est la variée la plus demandée sur ce marché.

    XV. La profitabilité des échanges sur les marchés est fortement tributaire de la conjoncture alimentaire dans les pays sahéliens : Niger et Burkina-Faso. Les bonnes campagnes agricoles dans ces pays se traduisent généralement par une déprime des transactions de produits vivriers sur ces marchés.

    XVI. De façon spécifique, les deux marchés sont encore loin de fonctionner à leur optimum, en dépit des nombreux atouts dont ils disposent. En effet la profitabilité des deux marchés est fortement contrariée par le jeu des acteurs, les coûts de transactions qui sont renchéris par la piètre qualité des infrastructures commerciales, les tracasseries administratives.

    XVII. Les atouts et les opportunités dont bénéficient ces deux marchés sont encore sous exploités. Ni leur position charnière entre le sahel et la savane, ni le niveau d’organisation des acteurs, encore moins les opportunités qu’offre le schéma de libéralisation des échanges au sein des deux communautés économiques régionales (UEMOA et CEDEAO) ne sont judicieusement exploitées. Cette situation exige le déploiement d’un plan d’action pour permettre aux petits producteurs de tirer meilleure partie du fonctionnement des deux marchés.

    Plan d’action pour améliorer l’accès des produits de l’agriculture durable aux marchés de Malanville et de Cinkansé


    XVIII. Le plan d’action est articulé autour d’un « programme d’appui à la modernisation et à l’amélioration de l’accès des produits de l’agriculture durable aux marchés frontaliers de Cinkansé et de Malanville ». L’objectif de ce programme est «de contribuer à l’amélioration de la fluidification des échanges transfrontaliers de produits agricoles en Afrique de l’Ouest, d’une part et au fonctionnement des marchés périodiques frontaliers de Malanville et de Cinkansé, d’autre part ».
    XIX. Le programme dont la finalité est de contribuer à une meilleure insertion des produits agricoles générés par les exploitations familiales agricoles au marché, à l’effet d’amélioration des revenus des petits exploitants agricoles, est structuré autour de deux objectifs spécifiques : (i) l’amélioration de l’environnement des échanges transfrontaliers de produits agricoles ciblés et du cadre des transactions que sont les marchés de Malanville et de Cinkansé, (ii) renforcement des capacités des acteurs des deux marchés à l’effet d’améliorer leur professionnalisme.
    XX. Quatre résultats majeurs sont attendus : (i) le cadre physique des marchés de Cinkansé et de Malanville est amélioré, (ii) le cadre réglementaire des échanges est amélioré, (iii) l’accès aux informations sur le fonctionnement du marché par les petits producteurs est renforcé, (iv) l’accès aux marchés des produits des petits producteurs est amélioré. Le plan prévoie treize activités majeures centrées sur des plaidoyers dont la mise en œuvre implique plusieurs acteurs : associations partenaires de VECO, association d’usagers des deux marchés et les autorités locales.
  • English abstract
  • Summary
    I. The growth of trade in agricultural goods is regarded as a vector of development for African countries south of Sahara. Many studies have shown that a simple one-point increase in exports of agricultural products could generate about 0.5 to 1.8% additional rate of overall economic growth in some countries. According to the work of the International Food Policy Research Institute (IFPRI), additional growth in rural incomes outside agriculture due to the increase of one (1) USD in sales of agricultural products made outside the rural including the local, regional and international. In other words, a sustained expansion of the income generated on agricultural merchants would result in an increase in overall revenues in the local economy which is at least two times higher than the initial increase in the income agriculture itself.
    II. So there are significant opportunities on the domestic and regional markets to be exploited to improve the incomes of small farmers, including poor access to markets are well known. Although neglected and little support for some time, local and cross-border trade is likely to contribute significantly to future agricultural growth as well as that of the overall economy in African countries. He is most likely to contribute significantly to poverty reduction seriously affecting rural populations in general and small farmers in particular.
    III. The analysis of the functioning of markets and cross-border Malanville Cinkansé, two commercial platforms based in regional-scale contact zone between the Sahel and the savannah, aims to explore the conditions for a better positioning of products from the sustainable agriculture targeted by VECO: rice, maize, cowpea, cassava, and Shea,
    IV. This is part of the overall strategy of the NGO VECO WA which is (i) "support small producers-ordinator organized so they can build their lives with dignity and on the basis of sustainable agriculture sustainable, (ii) help build a harmonious society through adequate food for all and promotion of dialogue. "
    Environment of agricultural trade in West Africa
    V. According to official statistics, the West African sub-regional trade is still low. It represents less than 15% of total trade of countries in the region. It remains strongly opposed by a variety of constraints and obstacles: fragmentation of economic, monetary and fiscal, administrative failures, heavy chain-making, sources of corruption.

    VI. Worse reforms undertaken during the year 90, under the jump of structural adjustment policies have largely contributed to dismantling the instruments of production incentives and protection of the regional market, which appears today as one of more open world. This policy has increased the dependence of the area for a number of products such as rice.

    VII. However, the policy reforms undertaken since the second half of 2000 by ECOWAS and took a decisive turn with the food crisis created by the soaring prices of commodities in 2008, suggest a new dynamic. Indeed on the production front, agricultural policy (ECOWAP), attaches importance to small family farms and provides policy instruments to raise a number of constraints they face: access to factors production.

    VIII. On the front of the commercialization, the involvement of POs in the negotiations of the definition of the ECOWAS customs union has laid the groundwork for a more integrated regional market. The maximum level of protection from 20% to 35% of customs duties for strategic products, among which are those of agriculture and food processing. Also agricultural policy provisions in its investment plan of incentives to encourage access for products of sustainable agriculture to the market: protective measures at borders, development of infrastructure for storage, regulation of markets.

    The functioning of markets and Malanville Cinkansé
    IX. Markets and Malanville Cinkansé are the prototypes of these commercial platforms that drive trade between the Sahelian and coastal countries in West Africa. By their geographical position, they became the focal point of many commodities and their derivatives.

    X. Uneven in scope, markets and Cinkansé Malanville tend toward specialization in relation to the opportunities that gives them their national and regional environment. While the market Cinkansé operates more like a relay distribution of Asian products, that of Malanville strengthens its original animation of trade in food premises.

    XI. Infrastructure supports trade, are below the needs of both markets. Malanville which has more than 10 000 players in the days of his show, is stuck on three acres where about 1500 sheds most of which are made of flimsy materials, provide shelter for sellers. The infrastructure used for the marketing of food products is more glaring in Cinkansé. Stores serving distribution of manufactured continuously engulf the area of ​​the market for the marketing of agricultural crops.

    XII. Both markets animate large quantities of agricultural products among which are in order of importance, maize, gari flour, cowpea, rice and nuts and local shea butter. If the presence of shea products is highly seasonal, the other products is sustained throughout the year. Corn flour and gari fuel flows from Benin, Nigeria, Ghana and Togo to Niger and Burkina Faso, while those of cowpea and shea products follow the opposite direction

    XIII. The market still large vehicle specific agricultural markets in Africa. These include the very low standards and standardization of products, the dual price volatility: volatility inter-annual and inter sometimes coupled with a seasonal price volatility. This makes it very precarious profitability of the market, including income derived by different actors in general and small farmers draw.

    XIV. The analysis of gross margins marketing suggests significant differences between the products on one hand and marketing channels taken into account other. Corn appears to be the product on which the gross margins of marketing are most important, more 10FCFA per kilogram marketed in Malanville. There is also a consistent profit margin of gari flour, the last category, which paradoxically is the variety most in demand in this market.

    XV. The profitability of trading on the markets is highly dependent on the food situation in Sahelian countries: Niger and Burkina Faso. Good crop in these countries generally results in a depression of the transactions of food products in these markets.

    XVI. Specifically, the two markets are still far from operating at their optimum, despite the many advantages they have. Indeed the profitability of the two markets is strongly opposed by the actors, transaction costs are adds by the poor quality of business infrastructure, red tape.

    XVII. Strengths and opportunities enjoyed by these two markets are still under exploited. Neither their pivotal position between the Sahel and the savannah or the level of organization of the actors, let alone the opportunities offered by the pattern of trade liberalization in the two RECs (WAEMU and ECOWAS) are judiciously exploited. This requires the deployment of an action plan to enable small producers to take best part of the functioning of markets.

    Action plan to improve access for products of sustainable agriculture markets and Malanville Cinkansé


    XVIII. The action plan is built around a "support program for the modernization and improved access for products of sustainable agriculture markets and border Cinkansé Malanville." The objective of this program is "to contribute to improving the fluidity of cross-border trade of agricultural products in West Africa, on the one hand and the functioning of periodic markets and border Malanville Cinkansé, on the other share ".
    XIX. The program whose purpose is to contribute to a better integration of agricultural products produced by family farms to the market, the effect of improving the incomes of small farmers, is structured around two specific objectives: (i) improving the environment for cross-border trade in agricultural products targeted and the scope of transactions that are the markets and Malanville Cinkansé, (ii) capacity building of actors in the two markets for the purpose of improving their professionalism.
    XX. Four major outcomes are expected: (i) the physical markets and Cinkansé Malanville is improved, (ii) the regulatory framework of trade is improved, (iii) access to information on the functioning of the market by small producers is reinforced, (iv) access to markets for small producers is improved. The plan provides thirteen major activities focus on advocacy whose implementation involves several actors: VECO partner associations, association of users of both markets and local authorities.