Evaluation de la qualité des engrais minéraux coton sur les sites de stockage et de distribution au Bénin de 2011 à 2015

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Report of DJENONTIN J. P., ADEGBOLA P., AZONTONDE H. and MENSAH G.A. - 2015

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  • Author
  • DJENONTIN J. P., ADEGBOLA P., AZONTONDE H. and MENSAH G.A.
  • English title of the work
  • Not available
  • Title of the work
  • Evaluation de la qualité des engrais minéraux coton sur les
    sites de stockage et de distribution au Bénin de 2011 à 2015
  • Year of publication
  • 2015
  • Author's email
  • mensahga@gmail.com
  • Institution
  • INRAB-PAFICOT
  • URL Address
  • http://www.slire.net/download/2242/00_2015_paficot_2015_rapport_technique_d_ex_cution_n_5_1_.pdf
  • Countries concerned
  • Benin
  • Associated thesauruses
  • TropicAgrif
  • Keywords TropicAgrif
  • Agronomy
    Soil Sciences
    Types of constraint
    Lack of quality
    Types of constraints
    Absence or lack of organization
    National Dimension
    National
    Disciplinary Approach
    Pluridisciplinary
  • Saved on
  • 2015-06-28
  • Modifed on
  • 2015-06-28
  • Administrated by
  • POMALEGNI Charles Bertrand
  • Abstract
  • L’objectif principal de l’étude est d’analyser l’influence des conditions de stockage des engrais minéraux dans les magasins des sites de distribution sur leur qualité durant 2010-2011, 2011-2012, 2012-2013, 2013-2014 et 2014-2015, cinq campagnes cotonnières au Bénin. « La baisse du rendement de coton graine enregistrée chez les cotonculteurs utilisant les engrais minéraux coton importés au Bénin » est le problème de recherche. Tandis que « la baisse du rendement de coton graine chez les cotonculteurs ayant adopté les technologies conseillées par la recherche agricole est elle due aux conditions de stockage des engrais coton influençant leur qualité ? » est la problématique de l’étude. L’étude a été financée par le Projet Multinational d’Appui à la Filière Coton-Textile (PAFICOT)-Bénin dans les quatre pays de l’Initiative Sectorielle sur le Coton et exécutée par des chercheurs du Centre de Recherches Agricoles d’Agonkanmey (CRA-Agonkanmey) de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) dans diverses Communes des Départements de l’Alibori et du Borgou au Nord-Est, des Départements de l’Atacora et de la Donga au Nord-Ouest, des Départements des Collines et du Zou au Centre du Bénin qui sont les zones d’intervention du PAFICOT-Bénin. Les observations suivantes ont été faites au cours d’une inspection générale des magasins de stockage d’engrais minéraux installés dans des sites de distribution au nord et au centre du Bénin : -i- architecture de construction du magasin (toiture, hélices de ventilation, portes d’entrée, trous d’aération, fenêtres, etc.) ; -ii- conditions de milieu ambiant (aération, luminosité et appréciation de la chaleur à l’intérieur du magasin) ; -iii- infrastructures (mobiliers, existence ou non des palettes d’entreposage des sacs d’engrais minéraux, etc.) ; -iv- contenu, état des emballages et consistance des engrais minéraux ; -v- mode d’entreposage des sacs d’engrais minéraux ; -vi- hauteur d’empilement des sacs d’engrais minéraux ; -vii- présence ou non d’insectes, de reptiles et de mammifères rongeurs à l’intérieur du magasin ; -viii- état du plancher et de la toiture ; -ix- odeur à l’intérieur du magasin. L’urée (46% N), le superphosphate simple (SPS : 18% P2O5), le superphosphate triple (TSP : 45-54% P2O5), le chlorure de potassium (KCl : 60% K2O), l’engrais composés [NPKSB (14N-23P2O5-14K2O-5S-1BO3), NPK (10N-20P2O5-20K2O), NPK (16N-16P2O5-16K2O) et nitrophosphate NPK (24N-6P2O5-12K2O)] ont été les différents types d’engrais prélevés et analysés au laboratoire. Un échantillon de 2 kg par type d’engrais ont été prélevés à l’aide d’une sonde dans des sacs d’engrais minéraux choisis au hasard et mis dans des sachets plastiques doubles afin d’être expédiés au laboratoire pour leurs analyses chimiques qui ont concerné le dosage de l’azote (N), du phosphore (P2O5), du potassium (K2O) et du soufre (S). Seul le bore (BO3) n’a pas été dosé. Le seuil de tolérance de 5% des résultats a été retenu comme le seuil tolérable de la norme ISO 17025. Ainsi, les pertes en unités fertilisantes N, P et K dans les engrais urée, NPK et NPKSB stockés ont été calculées à partir des résultats d’analyses de laboratoire. A partir des valeurs moyennes relatives aux résultats obtenus au cours des campagnes agricoles sur une période de 20 ans sur les parcelles d’expérimentation dans le cadre des essais soustractifs ayant utilisé les engrais NPK et urée sur les cultures du coton et du maïs au Bénin, ont été estimées les pertes financières correspondantes en production du coton graine et du maïs d’une part, et les pertes en rendement du coton graine et du maïs grain correspondantes d’autre part. La perte de production a été calculée en multipliant la perte due à 1 kg d’unités fertilisantes par la quantité d’unités fertilisantes perdue. Tandis que la perte monétaire a été estimée en prenant le prix de cession en 2013 d’un kg de coton qui est de 259 FCFA et de celui du maïs qui est de 164 FCFA. Les résultats de l’inspection et de la visite de 84 magasins de 2011 à 2015 ont montré que 11 d’entre eux contenaient en plus des sacs d’engrais, des cartons d’insecticides et d’herbicides dégageant une odeur suffocante. Les engrais ont été disposés à même le sol dans 51 magasins et 39 magasins ne disposaient pas de palettes pour l’entreposage des sacs d’engrais. Seuls 18 magasins disposaient des palettes pour l’entreposage des sacs d’engrais. Du point de vue de l’aération, 36 magasins étaient bien aérés et 42 d’entre eux étaient peu aérés. Cependant, 6 magasins n’étaient pas aérés et leur toiture coulait. L’urée était prise en masse mais devenait parfois liquide suite à son mauvais stockage dans 18 magasins où les sacs la contenant étaient stockés. Au total, 78 magasins de stockage des engrais coton installés dans diverses localités des zones cotonnières du nord et du centre du Bénin n’étaient pas conformes aux normes de qualité. Seuls les 06 magasins installés dans les communes de N’Dali, de Nikki, de Kouandé, de Gogounou, de Sinendé et de Tchaourou respectaient les normes de construction d’un magasin de stockage d’engrais. Dans la plupart de ces magasins de stockage tant des engrais minéraux destinés à la cotonculture que ceux réservés à la culture du maïs, les insuffisances relevées et les éléments mis en cause ont été les suivants : -i- toiture perforée et laissant couler l’eau de pluie ; -ii- inexistence ou insuffisance d’ouvertures grillagées favorisant une porte d’entrée aux mammifères rongeurs (rats, souris, etc.) et autres bestioles, etc. ; -iii- éclairage interne faible ; -iv- ventilation insuffisante ; -v- magasin peu aéré avec une température élevée ; -vi sol sensible à l’hydromorphie ; -vii- non-respect a) de la hauteur d’empilement des sacs d’engrais, b) de l’espacement à observer entre les empilements des sacs d’engrais qui sont presqu’accolés les uns aux autres, c) de la largeur des allées à observer entre les empilements des sacs d’engrais et d) de la largeur des allées que de l’espacement à observer entre les empilements des sacs et le mur du magasin ; -viii- entreposage des sacs d’engrais à même le sol ; -ix- stockage dans le même magasin de produits phytosanitaires et des sacs d’engrais minéraux. Les résultats des analyses de laboratoire des engrais minéraux prélevés ont révélé des pertes en unité fertilisante azote variant de 10 à 65,4% dans les engrais NPKS, NPKSB et urée, en unité fertilisante potassium (K2O) de 7 à 30% dans les engrais NPKS, NPKSB et NPK et en unité fertilisante phosphore (P2O5) de 5 à 18,2% dans les engrais NPKS, NPKSB, NPK et TSP. Dans l’engrais NPKS (24-6-12-5) stocké depuis 14 ans dans l’un des magasins, le taux cumulé de la perte en unité fertilisante déterminé de 2011 à 2015 a été de 73,08 ± 0,72% pour l’azote, de 22,08 ± 7,07% pour le phosphore et de 18,81 ± 4,96% pour le potassium. Toutefois, au fil des années une diminution des pertes en unité fertilisante azote de 4,5% justifiables par une fixation de l’azote de l’air a été notée à la faveur de l’humidification de l’engrais N24P6K12S5. Ainsi, le taux d’humidité des engrais est passé de 14 à 5%. Dans l’engrais NPK (16-16-16) destiné à la fertilisation de la culture du maïs les taux de perte de l’unité fertilisante azote après deux ans de stockage ont varié de 30 à 65%. Ainsi, l’unité fertilisante azote est la plus sensible à l’altération lors de la durée de stockage. De tels écarts hors normes de pertes en unités fertilisantes soulignent l’apparition d’un phénomène de dégradation chimique des engrais minéraux durant leur stockage. L’importance des pertes en unités fertilisantes varie en fonction de la durée de stockage et du type d’engrais. Par conséquent, plus la durée de stockage des engrais minéraux est longue plus les pertes en unités fertilisantes sont élevées. Les équations suivantes ont été établies afin de traduire la relation existante entre le taux de perte de l’unité fertilisante u respectivement pour l’azote (N), le phosphore (P2O5) et le potassium (K2O) et la durée de stockage d des engrais minéraux stockés pendant au moins un an dans les magasins sur les sites de distribution :
    N = f(d) = -1,966d2 + 32,84d + 20,442 avec R2 = 0,7355, illustrant la relation existant entre les
    taux de perte de l’unité fertilisante azote (N) et la durée (d) de stockage de l’engrais ;
    P = g(d) = 0,3275d2 - 3,7118d + 13,819 avec R² = 0,1419, illustrant la relation existant entre
    les taux de perte de l’unité fertilisante (P2O5) et la durée de stockage (d) de l’engrais ;
    K = h(d) = -0,31d2 + 4,1962d + 11,753 avec R² = 0,0308, illustrant la relation existant entre les
    taux de perte de l’unité fertilisante potassium (K2O) et la durée de stockage (d).
    Des liaisons à valeurs de corrélation très élevées (R² > 0,93) et exprimées à travers trois fonctions
    affines, deux fonctions polynômes du second degré et une fonction exponentielle se présentant
    comme suit, ont été établies entre la quantité de chaque unité fertilisante et la production en coton
    graine ou en maïs grain induite par leurs apports :
    une fonction affine M = K)C( = 10,16C - 18,80 avec R² = 0,932 traduisant la relation entre les
    pertes de l’unité fertilisante azote (N) et les pertes en production de maïs ;
    une fonction polynôme du second degré N = D(J) = 1,206D2 - 6,876D + 7,870 avec R² = 0,961
    traduisant la relation entre les pertes de l’unité fertilisante phosphore (P2O5) et les pertes en
    production de maïs ;
    une fonction affine P = E(R) = 5,206E2 - 5,765 avec R² = 0,939 traduisant la relation entre les
    pertes de l’unité fertilisante potassium (K2O) et les pertes de production en maïs ;
    une fonction exponentielle Q = I(K) = 0,873e0,0891k avec R² = 0,947 traduisant la relation entre
    les pertes de l’unité fertilisante azote (N) et les pertes de production en coton ;
    une fonction polynôme du second degré L = T )S( = 0,046S2 - 0,943S + 3,274 avec R² = 0,990
    traduisant la relation entre les pertes de l’unité fertilisante phosphore (P2O5) et les pertes en
    production de coton ;
    une fonction affine F = U(V) = 1,057U - 7,729 avec R² = 0,947 traduisant la relation entre les pertes de l’unité fertilisante potassium (K2O) et les pertes de production en coton.
    Les pertes en unités fertilisantes entraînent des pertes financières et des pertes en production du coton graine et du maïs grain. Ainsi, 34,165 milliards de francs CFA ont été les pertes financières estimées suite aux pertes en unités fertilisantes enregistrées durant le stockage des engrais minéraux dans les magasins construits hors normes au Bénin. Par contre, 16.181,88 F CFA par tonne de maïs grain ont constitué les pertes financières moyennes estimées suite aux pertes en unités fertilisantes
    enregistrées durant le stockage des engrais minéraux dans les magasins construits hors normes au Bénin. Lors des ateliers de restitution de l’étude sous la forme d’une formation aux responsables et gestionnaires des intrants des Centres Agricoles Régionaux pour le Développement Rural (CARDER) des départements du Borgou, de l’Alibori, de l’Atacora, de la Donga, du Zou et des Collines, et aux cotonculteurs, tous les participants ont souligné l’urgence de corriger les conditions de stockage des engrais minéraux dans les différents magasins et la nécessité de prendre des mesures promptes afin de sauver la filière coton ou or blanc au Bénin.
    Mots clés: Bénin, engrais minéraux, magasin, stockage, normes, pertes financières et en unités
    fertilisantes.
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